Les riches vestiges archéologiques de la cité iranienne de Bam ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO le 2 juin 2004. Les principaux vestiges du site se trouvent dans l’enceinte de la citadelle (Arg-e Bam) qui contient 38 tours de guet, les quartiers du gouverneur, la ville historique de Bam, avec sa mosquée du VIIIe ou IXe siècle, l’une des plus vieilles d’Iran. Arg-e Bam est l’exemple le plus représentatif d’une ville médiévale fortifiée construite selon une technique vernaculaire, à l’aide de couches de terre.
Les experts de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) qui présentaient au Comité le paysage culturel de Bam, ont affirmé que les riches vestiges archéologiques de Bam ont été sévèrement touchés par le tremblement de terre mais moins endommagés que la ville nouvelle.
Evaluation des dommages :
A la partie urbaine intra-muros de la citadelle, les vestiges des habitats de la population, la coupole central et les arcs restaurés de l’allée principale de marché et le Takiyé, ont subit de grands dommages. La plupart des toits des maisons avaient déjà été partiellement restaurés avec des éléments provenant des coupoles et voûtes en brique effondrées auparavant. On constate que les structures orientées nord-sud sont plus abîmées.
Dans le quartier de gouverneur, les édifices suivants sont abîmés :
Les coupoles et les murs extérieur des écuries.
Le mur du milieu
Les Barakes par rapport à leur orientation et leur situation entre les étages.
La porte de ver (Kot Kerm).
La maison du gouverneur et ses murs périphériques.
Tout en haut de la citadelle, le palais des 4 saisons et la tour.
Analyse de situation
Géologie :
Le site de la citadelle est fondé sur un sous-sol rocheux et sédimentaire. Cette configuration a affecté différemment la stabilité et la résistance des structures de boue, et alors les structures fondées sur les sédiments sont plus abîmées par les forces horizontales du séisme.
Histoire :
Tracée aux âges de Sassanides, la citadelle a subit les différentes phases de l’évolution historique. Cette évolution inclut la destruction partielle et la transformation : l’ajout de nouveaux composants architecturaux pendant des phases de prolongation, le soulèvement des murs intérieurs de la citadelle et des murs d’enceinte. Cette évolution inclut également la construction et la restauration récentes, interposition partielle de reconstruction qui ont été sous pris en 32 dernières années.
Ce long processus d’évolution, avec des phases successives de construction a mené ainsi à une hétérogénéité structurale de presque toutes les structures ; ces structures ont des faiblesses directes là où les structures horizontales ou verticales se rejoignent.
Les matériaux, outils et structures :
La diversité des matériaux de terre utilisés pour la construction à différentes époques d’évolution, a contribué aux destructions. La proximité des phases successives non structurellement intégrées de bâtiment et de l’hétérogénéité structurale conséquente de telles pièces proches, ont eu comme conséquence davantage de dommages et se sont effondrées. Une recherche archéologique et historique, y compris une pleine typologie des matériaux et des systèmes de bâtiment, identifierait certainement des indices importants pour comprendre le comportement structural.
La morphologie structurale :
Comme précédemment mentionné, les structures qui ont été orientées est-ouest ont moins souffert que ceux orientés du nord au sud. Les structures en U et en L ont souffert plus que les structures de forme carrée, qui sont sensiblement plus stables. Les coupoles qui ont été précédemment endommagées se sont globalement effondrées. La plupart des travaux de restauration antérieurs semblent avoir été exécutés dans une approche plus esthétique que dans une approche structurellement intégrée.