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Séisme du 26 décembre 2003 - III

samedi 16 octobre 2004

4.Réponses immédiates àla crise : interventions d’urgence et de réhabilitation

4.1 Dispositif iranien :

Dès l’annonce du séisme, le gouvernement iranien a lancé un appel immédiat àl’aide internationale pour aider àla prise en charge de la phase d’urgence : secours dans les décombres, aide médicale, fourniture de matériel, distribution d’aide alimentation, d’eau et de couvertures...

Dès la fin janvier, un comité pour la reconstruction, Bam Reconstruction Office, regroupant les représentants des ministères concernés et le gouverneur de la région, a été mis en place pour élaborer un plan de reconstruction. Le mandat du BRO est de gérer l’ensemble de l’aide apportée àBam ; il est responsable tant pour gérer les budgets, choisir et entériner les lignes d’action, et les acteurs de la reconstruction. C’est donc l’interlocuteur principal des acteurs extérieurs. La responsabilité effective de l’après séisme est détenue par la Housing Fundation, l’un des organes du Guide suprême. On touche lààla spécificité du contexte politique iranien : la structure étatique de la République Islamique d’Iran repose sur un système complexe où la structure théocratique continue d’avoir droit de regard et de contrôle sur le législatif. Cela entraîne des difficultés àidentifier les interlocuteurs porteurs du pouvoir de décision réelle en matière d’intervention àBam.

4.2 Interventions des ONG

Suite au séisme dévastateur du 26 décembre 2004 àBam, province de Kernam, l’Etat iranien a lancé un appel àl’aide internationale.

Nombre d’ONG ont afflué pour porter secours àla population victime du séisme. Il serait trop exhaustif de toutes les recenser. Nous avons toutefois recensé certaines des actions mises en place dans l’urgence. Les ressources disponibles veulent que ce soient essentiellement des ONG françaises dont on rende compte ici, malgré le haut degré de participation d’autres pays, notamment ceux du Moyen Orient qui se sont fortement mobilisés.

La plupart des ONG intervenues dans l’urgence se sont aujourd’hui retirées d’Iran, hormis quelques-unes. La séparation très (trop) formelle couramment établie entre les phases d’urgence, de réhabilitation et de développement ne nous semble pas pleinement pertinente. Pourtant, nous l’avons choisie pour présenter certaines des actions entreprises depuis le lendemain du séisme jusqu’àaujourd’hui, dans un souci de clarté.

Médecins du monde (MDM) a ouvert une mission àBam au mois de décembre 2003 pour répondre aux besoins d’urgence de la population touchée par le séisme ; cette mission a été fermée le 03 juin 2004. Outre la distribution de matériel médical et non médical (kits chirurgicaux, tentes, lits, couvertures), un programme de santé de soins primaires a été mis en place pour l’ensemble de la population ainsi qu’un programme de soutien psychologique.

Médecins Sans Frontières (MSF), présent dans la région de Bam depuis 1995 àtravers un programme d’aide aux réfugiés afghans a utilisé cet ancrage géographique effectif pour mener une intervention médicale d’urgence. Une prise en charge médicale des patients a été effectuée par MFS àla fois dans l’hôpital de Bam, mais également àtravers la mise en place de cliniques mobiles et d’un dispensaire provisoire. Parallèlement àcette aide médicale d’urgence, MSF a procédé àla distribution de produits de première nécessité (tentes, couverture, kits hygiènes, biscuits protéinés, eau, etc...) et a contribué àréaliser l’adduction d’eau de certaines zones de Bam et des structures de santé. MSF a également développé un programme de soutien psychologique aux populations touchées par le séisme, programme clôturé fin avril 2004, et transféré au ministère de la santé iranien et aux autorités locales.

Le Secours Populaire Français a apporté une aide d’urgence en produits de première nécessité et àpris en charge l’installation de deux écoles temporaires préfabriquées dans la toute proche banlieue de Bam. Le Secours populaire a donc considéré que la re-scolarisation des enfants était l’une des priorités àBam. D’autre part, le choix de mettre en place des structures temporaires et excentrées soulève des questions d’égalité dans l’accès àl’éducation et de durabilité de la démarche : comment ces enfants affectés psychologiquement pourront-ils s’approprier ces lieux d’apprentissage temporaires ? Quels enfants auront accès àl’éducation àtravers ces structures, d’un point de vue géographique (elles sont situées en périphérie) et d’un point de vue identitaire (question de la non-mixité...) ? Autant de questionnements préalables àtoute action qui traduisent un souci de qualité et de pertinence des actions entreprises.

D’autres initiatives ont vu le jour. La Banque mondiale et l’Unicef sont actifs àBam et de plus petites structures non gouvernementales comme l’ONG suisse Médair ou Le Croissant Bleu (ONG turque) y mènent des projets de long terme.

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